Connaissez-vous le principe de la classe inversée ? Si ce n’est pas le cas, cet article pourrait vraiment vous étonner. Et, espérons-le… vous intéresser ! En effet, ce type de pédagogie invite à redéfinir les dynamiques de l’enseignement traditionnel. De quelle manière ? Selon quelles modalités ? Il n’y a pas de schéma strict (c’est d’ailleurs l’une de ses caractéristiques), mais l’on peut apporter une définition permettant de saisir les contours de cette innovation.
Dans les lignes à venir, Edusign revient sur cette alternative séduisante et motivante. Sachant qu’il n’est pas forcément question d’un aller sans retour. Un enseignant peut, à sa guise, alterner les pratiques plus modernes… et plus traditionnelles. Nous irons jusqu’à vous le conseiller, afin de privilégier la variété.
Quoi qu’il en soit, vous allez le constater : la classe inversée et le digital learning affichent de nombreuses affinités. Les outils numériques, de plus en plus développés, contribuent pleinement à l’expansion de cette méthode contemporaine
Il est temps d’explorer la question, en espérant que cela vous aide à enrichir vos techniques de transmission !
Classe inversée : qu’est-ce que c’est ?
La classe inversée est une approche pédagogique résolument innovante. À plusieurs égards, elle répond à l’évolution de notre société. Elle « exploite », dans le sens positif du terme, l’émergence des nouvelles solutions connectées.
Une chose est certaine : elle prend à revers les codes classiques de l’école, et de la formation en général. Car comme le nom l’indique, le processus d’apprentissage est… inversé.
Quand ce modèle est adopté, il n’est plus question de s’asseoir et d’attendre l’introduction à un nouveau sujet. Les apprenants explorent les nouveaux contenus à la maison.
Les formateurs ont souvent recours à des capsules vidéo ou à d’autres formes de ressources numériques, mises à disposition sur une plateforme en ligne.
Il y a plusieurs avantages à la clé. Parmi eux, un précieux gain de temps. Les minutes préalablement consacrées à la découverte fait l’objet d’un réinvestissement Le temps de classe peut alors se focaliser sur des activités d’apprentissage plus interactives, plus pratiques. L’enseignant orientera la classe vers des discussions, des travaux de groupe, découlant du contenu approché en amont.
Les capsules vidéo : une multitude de formats à votre disposition
Au moment de concevoir la capsule vidéo, un large panel de variantes s’offre à vous.
N’hésitez pas à consulter cet article de notre blog. Vous le (re)découvrirez au fil du billet : de la vidéo en VR à la plus formelle présentation Powerpoint, il y a de quoi diversifier les moyens de transmission.
Pour produire un effet pédagogique plus prégnant, limitez (dans la mesure de vos moyens) le simple « selfie vidéo » où vous parlez aux élèves frontalement. Exploitez les forces du multimédia pour rompre avec la classe traditionnelle… même en dehors de la salle ! Du moins, c’est que nous vous conseillons.
Pourquoi envisager un enseignement sous forme inversée ?
Cette stratégie pédagogique pourrait en rebuter certains. Et pour cause : elle suppose de bouleverser, ou en tout cas de repenser partiellement ses habitudes dans le domaine de la formation et de l’éducation.
Edusign vous recommande néanmoins de considérer cette éventualité, ne serait-ce que ponctuellement.
En effet, elle met l’accent sur l’apprentissage actif (et donc sur la pédagogie active, par extension). Selon ce principe « new age », chaque élève devient un acteur de son apprentissage. Il part à la rencontre de la matière avant une intervention plus formelle durant les heures de cours.
Idéalement, mécaniquement, la proportion de cours magistral diminue.
Le professeur peut mieux jouer son rôle de guide et de facilitateur. Par la même occasion, chaque élève de la classe jouit d’une plus grande marge dans l’assimilation des connaissances.
Deux exemples de travaux à réaliser en commun
- On peut envisager la mise en place d’un processus collaboratif et de tutorat entre pairs (on parle aussi d’apprentissage par les pairs). Visionner une vidéo chez soi peut conduire à une discussion par petits groupes, typiquement au début du cours. Ce travail en classe donne l’opportunité à chacun(e) de s’exprimer sur ce qu’il a compris (ou non), appris, perçu lors de sa démarche individuelle.
- L’enseignante ou l’enseignant a la possibilité d’engager une discussion générale cadrée. Un échange relié aux « morceaux » de séquences qui devaient être regardés. Les élèves/apprenants lèvent alors la main pour exprimer leurs ressentis, soulever certaines interrogations, etc.
De nombreuses modalités sont à envisager afin de rationaliser cet instant de mise en commun. Dans ce cadre, le professeur peut faire apparaître une carte mentale au tableau (ou son équivalent plus high-tech). Cette dernière, telle une constellation des esprits, contiendra des fragments de chaque remarque, doute, etc. La personne chargée du cours a pour mission de « trier », de commenter, d’ordonner… pour arriver à une clarification.
Cela n’empêche en rien l’intégration de phases plus introspectives. Ce modèle d’inversion laisse aussi la place à l’introspection. Certains professionnels ayant déjà testé et approuvé ce modèle vont laisser une période de 10-15 minutes au début de la leçon. Durant cette dernière, les ouvriers du savoir posent sur papier ce dont ils se souviennent. Ce memo pouvant servir de base à une récapitulation plus animée, quand le professeur distribue la parole par la suite.
Classe inversée : quels sont les avantages de cette nouvelle pédagogie ?
Le format de la pédagogie inversée s’accompagne de plusieurs atouts, théoriquement et selon les retours déjà enregistrés :
- L’enseignement frontal n’est plus systématiquement le point focal. Certains élèves apprécient cette variante éducative, car elle leur donne un rôle plus actif, voire proactif.
- La différenciation pédagogique est également plus facilement réalisable dans le cadre des classes inversées, car l’enseignant peut adapter le soutien fourni en fonction des besoins individuels des apprenants durant le présentiel. Surtout si les apprenants en question ont l’occasion de préparer des demandes, de les communiquer au professeur, etc.
- Ne serait-ce que sur le plan cognitif, le cerveau se trouve dans de meilleures dispositions pour apprendre en classe. Il a eu le temps de cerner (même si c’est léger, même si tout n’a pas été compris) les grandes lignes de la thématique. Le visionnage, comme un prologue, sert d’introduction « neuronale », donnant lieu aux premières connexions entre les concepts.
Ce contexte pédagogique implique également quelques limites et inconvénients. Voyons lesquels.
Inverser la dynamique d’apprentissage : quels défis et limites ?
C’est un fait scientifique, incontestable : nous n’avons pas tous la même manière de comprendre, d’apprendre ou encore de mémoriser.
Certains élèves se rassurent dès qu’on leur transmet un savoir de manière explicite. Claire. D’autres, à contrario, recherchent une part de mystère, car ils aiment décoder, deviner, déduire.
Un apprenant peut avoir besoin de fiches s’il veut assimiler la moindre notion. Tandis que son camarade d’à côté retiendra tout du « premier coup », rien qu’en écoutant/lisant ce qu’on veut lui communiquer. Ainsi, que ce soit dans l’enseignement supérieur ou dans le secondaire, et quitte à invoquer une banalité, il vaut mieux éviter le « tout ou rien ». Il serait dommage de faire comme si, soudainement, l’idée inverse devenait la seule idée… valable.
Et ce n’est pas la seule limite à mettre en évidence. Imaginons que des devoirs soient également donnés aux élèves. Le temps alloué à l’école hors-classe devient alors conséquent. Selon les situations familiales, l’agenda extra-scolaire, il y a de quoi surcharger l’étudiant
Alors certes, fondamentalement, l’intégration des concepts chez soi fait partie des objectifs pédagogiques, du moins pour de nombreux formateurs. Toutefois, un effet de saturation risque de se révéler contre-productif.
Assurez-vous également de laisser une marge suffisante. D’allouer un temps nécessaire, en se gardant d’une assignation « du jour au lendemain ». La disponibilité des périphériques, même à l’ère du tout-connecté, n’est pas une évidence absolue. La réussite scolaire, ou tout équivalent, ne devrait pas être compromise par des problèmes matériels, logistiques, etc.
Et si les élèves ne jouaient pas le jeu ?
C’est un sujet tabou dans le domaine de la formation pédagogique… mais nous brisons le silence car il est important d’en parler. La paresse, même si elle a souvent des causes plus profondes, reste une variable à considérer. Vouloir rendre l’élève acteur est une excellente chose. Mais voudra-t-il vraiment… jouer ? Embrassera-t-il ces méthodes actives, une fois de retour dans sa sphère familiale ?
Pour mettre toutes les chances de votre côté (et surtout du sien), il ne reste qu’une solution : s’arranger pour que le dispositif éducatif mis en œuvre soit attractif. Il est précieux d’envisager (entre autres) la ludification. Elle favorise l’adhésion.
La classe inversée : un courant pédagogique à explorer, pour enseigner autrement
La stratégie inverse que nous venons de présenter rend le cours plus interactif, puisque la partie dédiée à la réception se joue avant les premières explications ou la remédiation par l’enseignant(e).
Il faut évidemment ouvrir son esprit pour espérer des résultats intéressants. La transition (ou semi-transition, encore une fois) n’est d’ailleurs envisageable que si le formateur a pris soin d’intégrer le numérique à son dispositif pédagogique global.
Au-delà, le temps de préparation peut être plus long, plus conséquent : la classe inversée demande une grande motivation. Et un sens de l’organisation.
Vous avez déjà expérimenté cette dynamique d’un genre nouveau ? Vous avez des commentaires à ce propos ? N’hésitez pas à le faire savoir ci-dessous.
Nous vous souhaitons, quoi qu’il en soit, d’excellents moments avec vos élèves, apprenants et étudiants ! L’enseignement est un métier passionnant.
