Les écrans ont pris contrôle du monde. Cette phrase introductive digne d’un épisode de Black Mirror est peut-être excessive, certes. Mais il faut avouer que les smartphones et leurs équivalents… sont omniprésents. Vouloir en rester au duo papier/stylo sans variations n’est pas un vecteur de motivation. Ainsi l’innovation pédagogique se retrouve au cœur des défis actuels du système éducatif, et en ce qui concerne la formation professionnelle ou académique. C’est dans ce sillon qu’intervient l’hackathon éducatif.
Mais de quoi s’agit-il ? Quelle définition peut-on donner à ce terme anglais ? Peut-il vraiment participer à la lutte contre le décrochage ?
Edusign accorde une grande importance à l’implication des apprenants. Il nous paraissait donc essentiel de consacrer une page à ce sujet brûlant.
Voici donc tout ce qu’il est important de savoir sur l’hackathon éducatif.
Hackathon éducatif : une définition
Avant toute chose, nous aimerions apporter une précision essentielle. Non, les hackatons éducatifs ne consistent pas à organiser un piratage collectif, à l’échelle d’une école ou d’un organisme de formation. Le mot « hack » doit ici se comprendre via une autre nuance de l’anglais. Car oui, le hack a parfois (et comme ici) une connotation positive. Lorsque c’est le cas, il renvoie à une sorte « d’astuce », de « solution » permettant de dépasser les problèmes rencontrés.
Donnons un exemple amusant. Imaginons qu’une personne essuie un refus de la part des RH suite à sa candidature professionnelle. Malgré tout, elle persiste. Elle envoie un nouvel e-mail, contre toute attente, afin d’obtenir quand même un entretien. Les responsables du processus d’embauche, épatés par cette audace, reviennent sur leur décision.
On peut dire que dans ce cas, un « hack » a eu lieu. Il s’agit de bouleverser les codes, d’employer des techniques différentes. Sans commettre de délit ou de crime pour autant.
Qu’est-ce qu’un hackathon éducatif ?
Focalisons-nous maintenant sur l’hackathon éducatif, donc. Ce mot s’obtient en conjuguant « hack » (dans le sens précité) et « marathon ».
Il s’agit d’un événement durant lequel enseignants, étudiants, développeurs et experts en éducation se réunissent pour concevoir des solutions innovantes. Selon une logique collaborative, ils vont réfléchir aux défis pédagogiques à relever.
Même s’il n’y a pas de règles fixes, ces marathons de l’innovation durent généralement entre un et trois jours. Au cours de cette période, les participants explorent de nouvelles idées, développent des outils pédagogiques et testent des approches éducatives novatrices.
L’objectif ? Créer des prototypes. Des nouvelles bases d’apprentissage et de transmission. Il s’agira alors, quand la formule convainc, d’entreprendre une intégration au sein des établissements scolaires, depuis l’école maternelle jusqu’à l’enseignement supérieur. Le concept s’étend, évidemment, à la formation professionnelle.
De manière générale, un hackathon encourage à…
- La mise en avant de nouveaux outils pédagogiques, y compris (mais pas exclusivement) au sein des environnements digitaux.
- Une approche interdisciplinaire, sans qu’un équivalent transdisciplinaire ne soit inimaginable. Tout dépend du contexte et des objectifs.
- La volonté de transcender les pratiques déjà « en place », sans nécessairement les renier.
- Un esprit positif, porteur, fondamentalement collaboratif.
Tout cela suppose une vraie coordination en amont. Les établissements scolaires doivent mettre en place un dispositif propice à cet « happening » précieux.
Bon à savoir
On pourrait penser que ce genre de démarches ravit tout le monde dès les premières secondes. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Certains acteurs de l’enseignement primaire, de l’enseignement secondaire ou supérieur peinent à concevoir l’intégration des apprenants dans un tel dispositif.
Une rupture s’établit, en effet, avec les systèmes traditionnels. Au XXe siècle, les échanges pédagogiques se voulaient en grande majorité verticaux. Ces hackatons sont innovants à cet égard : ils brisent ce mur de glace.
Chez Edusign, nous y voyons une évolution positive. Mais il faut se préparer à certaines réticences, car tout le monde ne nourrit pas cet optimisme. Des réticences qui peuvent venir des enseignants, des parents… voire des élèves eux-mêmes.
Ce n’est pas une raison pour renoncer, évidemment. Nous le précisons pour que vous abordiez la question sans attendre une adhésion immédiate et absolue.
Le rôle essentiel des établissements scolaires et des OF dans l’innovation
Justement, tout cela demande une certaine préparation. Les établissements scolaires, plus exactement leurs équipes de direction et les entités administratives, sont aux premières loges de l’implémentation.
Ils doivent organiser ces moments d’échange en amont. Faire en sorte que l’espace pédagogique soit propice à l’accueil (même temporaire) des innovations issues des hackathons.
Par exemple, si tout repose sur la mobilisation d’outils informatiques… poser un socle technique (mise à disposition du matériel, garantir un accès la maintenance, etc.) s’impose.
Et pour cause : de l’école élémentaire à la grande université, les établissements servent alors de « laboratoires vivants ». En leur sein, on teste les concepts. Les prototypes.
L’engagement des rectorats au sein des académies et/ou des services départementaux de l’éducation s’avère également primordial pour soutenir ces initiatives. Ils peuvent fournir les ressources nécessaires à catalyser les événements… puis à leur donner suite.
Par exemple, si un nouveau levier d’apprentissage liés à la VR a porté ses fruits dans une faculté donnée, une transposition peut être envisagée. Nous n’avons pas choisi cet exemple pour rien : il faut étudier la faisabilité à une échelle plus large. En l’occurrence, le matériel impliqué est onéreux. Comment « budgétiser » une extension de cette méthode pédagogique ? Ce sont les grands ponts de l’enseignement et de la formation qui prennent le relai, à ce sujet.
Hackathon : un moyen de renforcer l’assiduité des élèves ?
Edusign place le suivi des apprenants au cœur de ses valeurs et de son fonctionnement. Nous sommes convaincus que leur implication dans le processus d’apprentissage est essentielle. Un cours ne devrait pas commencer et se terminer uniquement au niveau des formateurs. Nous encourageons ces derniers à emmener leurs élèves dans un univers où leur parole, leur contribution compte.
Ainsi, par exemple, nous avons mis en place un générateur de questionnaire intelligent. Il permet d’affiner l’interaction (directe ou différée) avec les apprenants. Sachant que l’IA vous propose une base, afin de gagner du temps, vous restez aux commandes grâce au paramétrage du QCM, de l’enquête…
Grâce à ce genre d’outils, vous laissez les apprentis, les élèves, les étudiants exprimer leurs attentes, leurs émotions. Ils ont donc le sentiment (justifié !) de faire partie du processus, et non de le subir en tant que spectateurs.
C’est exactement dans cette logique que s’inscrit un hackathon. Il n’est pas forcément question d’un quiz ou d’un formulaire. En revanche, les équipes pédagogiques accueillent les idées, les suggestions de ceux qui sont en formation.
Cela ne peut avoir un impact direct sur les dynamiques nationales. À l’échelle d’un établissement toutefois, cette valorisation de la parole peut laisser une impression très positive.
Bon à savoir
Nous venons d’évoquer les « dynamiques nationales » relatives aux méthodes pédagogiques. Profitons-en pour apporter une précision essentielle. Certaines nations européennes cultivent une tradition scolaire et académique très différente de ce qu’on observe en France.
Au Danemark par exemple, la personnalisation des enseignements revêt une importance capitale. En 2014 déjà, l’emploi de l’iPad était introduit dans certaines classes du pays (voir ici). Dix ans plus tard, la digitalisation a pris un essor considérable.
Toujours est-il que les hackatons n’auront pas la même raison d’être d’une partie du monde à l’autre. Les autres fonctionnements peuvent être des sources d’inspiration ; tant qu’on n’entend pas « copier-coller » ce qui se fait à l’étranger.
Les hackathons : ces démarches auxquelles nous vous encourageons !
Un hackathon présente de nombreux avantages pédagogiques. Il implique une « rénovation » des apprentissages, qui implique la participation de nombreux acteurs, de l’élève au professeur, du recteur aux parents.
Cet événement spécial permet aux enseignants d’interroger leurs réflexes. Interroger ne signifiant pas désavouer.
Pour faire accepter cette formule aux plus réticents, ce distinguo paraît très important. Projet de nouvelles options pédagogiques est compatible avec le maintien de ce qui fonctionne déjà. Cette complémentarité est d’ailleurs préférable, car le public scolaire tient à garder certains repères.Nous espérons que ces quelques lignes vous auront aidé à mieux cerner les enjeux de ce dispositif. Et vous souhaitons, par avance, d’excellents échanges dans votre environnement éducatif !