Vous passez des heures à potasser le même sujet, espérant retenir le maximum d’informations ? Et si vous adoptiez une stratégie radicalement différente… en ne consacrant que cinq minutes au même sujet ? La stratégie en question porte un nom : le micro-learning. Mais alors, comment expliquer ce concept ? Quelle définition peut-on en donner ? Est-il applicable dans le milieu de la formation et de l’éducation ?
Chez Edusign, nous aimons mettre en valeur des méthodes d’apprentissage alternatives. En voici justement une, qui prend à revers nos réflexes et nos habitudes.
Il faut préciser d’emblée que le micro-learning a une assise scientifique. Sa conceptualisation a été rendue possible grâce aux recherches en science de l’éducation et, plus largement, en psychologique cognitive. Approfondissons cette solution innovante. Explorons-en les pouvoirs, les limites et les applications.
Micro-learning : définition et avantages
Il est à la fois facile de définir le micro-learning… et difficile d’en comprendre la mécanique. En effet, et comme nous l’évoquions ci-dessus, il prend à revers nos intuitions dans le domaine pédagogique. En effet, Contrairement à ce qui prévaut dans les formations traditionnelles, souvent longues et généralistes, le micro-learning cible des compétences spécifiques. Le contenu se délivre par petites (micro) unités. L’idée ? Faciliter une mémorisation et une application immédiate.
Ce format est une réponse directe aux enjeux… exigeants de notre temps. L’un de ses principaux atouts réside en sa flexibilité. Il s’intègre naturellement dans l’emploi du temps chargé des apprenants.
Le micro learning met l’accent sur l’autonomie. Il est donc plutôt question de distanciel que de présentiel. L’élève va se former à son propre rythme, en accédant à des modules depuis des plateformes d’apprentissage digitales.
Sans surprise, c’est au niveau de la formation professionnelle que cette alternative rencontre la plus grande popularité. Elle s’aligne parfaitement avec les exigences des organismes de formation qui cherchent à organiser des parcours de formation plus flexibles. Ceux qui sont adaptés aux besoins individuels des travailleurs.
Cela n’empêche aucunement une transposition à l’école secondaire ou dans l’enseignement secondaire. Car cette manière d’aborder le savoir peut parfaitement s’imager en tant que complément, afin d’aborder un sujet spécifique.
Les avantages du micro-learning en un clin d’œil
Voici une micro-version de ce que le micro-learning peut apporter à une formation.
- Un gain d’efficacité. Les séances courtes favorisent généralement l’assimilation.
- Une meilleure flexibilité. Le développement des compétences et l’acquisition des connaissances peut se faire à tout moment.
- Un gage d’accessibilité. Un smartphone (ou tablette, ordinateur…), une plateforme digitale, et le tour est joué.
- Un vecteur d’engagement. : Les formats variés (vidéos courtes, infographies, quiz interactifs) maintiennent l’intérêt et l’engagement des apprenants. La gamification joue un rôle important.
- Une porte ouverte à la personnalisation. : Le micro-learning permet une personnalisation aiguisée de l’apprentissage. Grâce aux IA, le contenu et les exercices s’adaptent aux progrès de la personne.
Très bien ! On peut donc signer la fin des établissements scolaires et des cours dépassant les 10 minutes, n’est-ce pas ?
Bien sûr que non. Le micro learning est une solution dans certaines situations. Mais elle ne remplacera jamais l’entièreté d’une formation complète.
Il est justement temps d’esquisser les limites de ce moyen d’apprentissage.
Micro learning : quelles sont ses limites ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le micro learning ne se limite pas à une révision. Il peut, en tant que tel, permettre d’apprendre de nouvelles notions.
Un exemple typique est celui des langues étrangères. Se connecter quelques minutes par jour constitue une excellente approche quand on veut améliorer son vocabulaire. En l’occurrence, il n’y a pas de raisons particulières pour qu’un autre pan de la formation soit consacré à ces mots. Le système elearning par « petits morceaux » couvre cette partie.
Là où les limites se dessinent, voire s’imposent, c’est quand il est question d’immersion.
Peut-on vraiment imaginer une simulation de prise en charge des patients en milieu hospitalier… par petites bouchées ? Cela n’a aucun sens, et pour plusieurs raisons.
D’abord parce que la formule présentielle s’impose dans ce cas. La démarche humaine, le contact avec les malades ne s’imagine pas. Elle se vit.
Ensuite car les implications sont nombreuses. Changeantes. Selon les établissements, les pratiques, le profil des personnes internées… des centaines de paramètres sont à considérer. Un plan de formation gravitant uniquement autour du micro learning se révèle donc inadapté.
Apprendre par petite bouchées : on peut se réjouir… tout en restant mesuré
Comme nous venons de l’expliquer, le micro learning n’est pas compatible avec l’approfondissement. Il faut ajouter un autre bémol : le niveau de motivation et d’implication qu’il demande.
Au sein d’un programme de formation inter-entreprises, la question se pose différemment. L’employé(e) mobilise généralement son CPF. À ses yeux, les supports pédagogiques que le formateur met en place sont constructifs et pertinents. Ils servent au développement de ses compétences professionnelles. Accéder chaque jour à la « capsule » de micro learning devrait se faire naturellement ; avec quelques exceptions seulement.
En ce qui concerne les études secondaires, la dynamique de mobilisation est différente. Les problèmes de concentration ou d’organisation peuvent parasiter l’efficacité du dispositif de formation. L’enseignant doit fournir un effort important, délimiter soigneusement les contours de sa pédagogie pour que le processus reste pertinent.
Certes, cela s’applique aussi aux devoirs plus longs, aux rendus des travaux… Néanmoins, le micro learning requière une approche proactive. Les quelques minutes invitent à une implication de tous les instants. Si la jeune fille ou le jeune homme regarde une série en même temps… le résultat risque de ne pas être concluant. Étant donné la très courte fenêtre temporelle, le gain de connaissances sera réduit à peau de chagrin.
Micro-learning : est-il adapté aux programmes universitaires ?
Du côté de l’enseignement supérieur, la nature des enseignements va beaucoup influencer la pertinence de cette conception pédagogique. Il est difficile de se figurer un diplômé de l’université n’ayant consacré que 10 minutes à sa spécialité pendant l’année. Toutefois, un chargé d’enseignement pourrait « alléger » la part présentielle de ses explications. Il en diluerait alors une partie sur la plateforme e-learning, via le micro-learning.
Présenter des dates en histoire et les faire noter aux étudiants n’a pas grand intérêt, à ce niveau de formation. Pourquoi ne pas réserver leur découverte et leur mémorisation à de petites sessions en parallèle ?
Le micro-learning appliqué à la formation : l’importance de trouver un équilibre
Se tourner vers cette manière d’apprendre moderne et originale semble possible pour toutes les formations. À l’exception des classes primaires, sans doute, où les enfants ont besoin d’un accompagnement plus soutenu.
Dès le collège et le lycée, le blend learning peut commencer. Autrement dit, l’idée d’une formation mixte devient une bonne idée. Tant que les formateurs assument le rôle de médiateur, la classe virtuelle donne l’occasion de compléter, de peaufiner ce qui a été vu en salle. Parfois même d’engager une leçon parallèle, entièrement répartie d’une session de micro-learning à l’autre.
Peut-on vous garantir des résultats d’exception ? Vous dire que cette technique va permettre aux apprenants de briller sans conditions ? Nous n’irons pas jusque-là. Le cerveau humain ne fonctionne jamais exactement de la même manière d’une personne à l’autre. Les modules de formation qui en raviront certains… pourraient rebuter d’autres.
C’est pourquoi nous vous encourageons à diversifier les propositions. À l’intérieur même d’un cours hybride, il est envisageable de moduler le timing et la taille des séquences.
À la clé, une forme d’équilibre. Une transformation digitale maîtrisée, nuancée, qui ne bouleverse pas tout mais révèle ses atouts.
Micro-learning : une méthode qui a de l’avenir ?
La formation elearning laisse imaginer un nombre croissant de modalités. Grâce au digital, acquérir des compétences peut devenir plus facile, plus accessible. L’accès aux ressources pédagogiques gagne en fluidité grâce aux objets connectés.
On peut alors dérouler le tapis rouge aux méthodes nouvelles, à l’instar du micro-learning. Former les apprenants en sortant des carcans.
Seulement voilà : tout cela demande des efforts. L’automatisation n’est jamais complète. Elle requiert un sens de l’implication, pour que tout se déroule dans les meilleures conditions.
Et si vous songiez à employer notre dispositif d’émargement en présentiel ou à distance pour vous libérer du temps ? Ainsi, vous pourrez mieux vous consacrer à votre créativité. Celle qui vous conduira à exploiter de nouveaux formats pédagogiques, comme le micro-learning justement.
Nous en sommes convaincus : cela peut fonctionner. L’important, c’est de ne pas oublier le reste du métier. Au niveau bac comme à l’université, un enseignant opérationnel conjugue le novateur et le traditionnel.