Le marché de la formation professionnelle en France est en pleine évolution suite à l’avancement de l’ère digitale et les crises sanitaires. Tout cela a un impact sur l’avenir du secteur. Plusieurs questions se posent actuellement :
- Le bilan est-il bon ou mauvais ?
- Que faut-il faire face à ces nouvelles tendances formations professionnelles ?
- Quelles sont les manœuvres à adopter ?
Le bilan
Une évolution positive après la réforme
Le décret sur la réforme de la formation professionnelle a été mis en vigueur le 5 septembre 2018. Elle a apporté un changement positif dans le secteur. Le bilan établi annonce :
- Une augmentation de 128 % du nombre de contrats d’apprentissage signé entre les années 2018 et 2021 a par exemple doublé, passant de 321.000 à 732.000,
- Une hausse du nombre des Centres de formation d’apprentis (CFA). Plus de la moitié des contrats signés en 2021 permettaient d’obtenir le diplôme de Bac + 2 ou plus,
- Une hausse du nombre de formations financées par le CPF (Compte personnel de Formation), passant de 517.000 à plus de 2 millions entre 2019 et 2021. Les analyses ont démontré que ces types de formation ont facilité l’accès dans le monde du travail. Il se trouve que 54,2% des stagiaires ont trouvé du travail six mois après la fin du stage. Les recruteurs ont donc reconnu la qualité des formations professionnelles qu’ils ont suivies. Notons que ce sont des stages de perfectionnement, de professionnalisation ou d’optimisation de compétences.
Les problèmes détectés
La réforme a sans doute généré des évolutions positives dans le secteur de la formation professionnelle continue. Toutefois, on a pu détecter quelques problèmes. Tout d’abord, les offres de formation continue ne répondaient pas aux besoins en compétences des employeurs.
Le budget dédié aux financements des stages était aussi insuffisant. Les chiffres de France Compétences annoncent un manque de 5,9 milliards d’euros en 2022. La prise en charge des contrats d’apprentissage pourrait diminuer.
Le développement de carrière, une priorité absolue
L’amélioration des compétences des salariés est au cœur des préoccupations des chefs d’entreprises. Cela fait partie des tendances de formations professionnelles. Certaines sociétés ont mis au point un plan de formation intra-entreprise pour rendre possible la mobilité interne.
Les employeurs se montrent aussi plus déterminés à remplir leur obligation de financer l’apprentissage. Pour assurer leur évolution professionnelle, les employés sont séduits par l’idée de faire des formations. Tout cela est à l’origine du bilan positif mentionné précédemment.
Les nouvelles tendances de la formation professionnelle
Pour les années à venir, le monde du développement de compétences va connaître de grands changements. Mais quelles sont réellement ces nouvelles tendances formations professionnelles ?
Développement de l’apprentissage hybride
Depuis quelques années, les actions de formation se multiplient. Les modalités pédagogiques sont de plus en plus variées. Pour optimiser leurs connaissances et compétences, les stagiaires misent sur la formule blended learning.
Pour information, cette offre de formation combine les cours en présentiel et l’e-learning. L’apprentissage hybride est plus flexible et il permet aux stagiaires de se former durant leur temps de travail.
Il est disponible auprès de plusieurs centres de formation professionnelle. Le blended learning permet d’obtenir la qualification requise pour exercer un travail. Il s’agit généralement d’une formation certifiante ou diplômante.
Recours l’intelligence artificielle (IA) et Data Science
Actuellement, la technologie moderne est en train de transformer le secteur de la formation professionnelle. En effet, le recours à l’IA devient une pratique courante. Elle permet aux organismes de formation de personnaliser leurs offres. Ils sont en mesure d’ajuster leurs offres selon les besoins réels de l’apprenant.
Les formateurs se servent aussi de la data science pour anticiper les demandes. Ils peuvent ainsi prédire les tendances et les besoins en compétences professionnelles. Ils utilisent également ces nouvelles technologies pour enrichir le contenu du programme de formation.
Demande croissance de la qualité et de l’accréditation
Les entreprises et les financeurs sont désormais très exigeants lors du choix de l’action de formation et du formateur. Ils attendent une amélioration significative des compétences de leurs employés.
Désormais, ils préfèrent se tourner vers un organisme de formation accrédité. Notons que l’accréditation atteste :
- la qualité du parcours pédagogique,
- le sérieux du formateur,
- le respect des exigences réglementaires en vigueur dans la région.
Stratégies prévoyantes pour les nouvelles tendances en formation professionnelle
Il est nécessaire d’anticiper ces nouvelles tendances de formations professionnelles et de bien choisir les approches à adopter.
Se concentrer sur la qualité
Pour les années à venir, il est nécessaire de bien gérer les financements. Il faut donc établir une liste de formations éligibles plus claires. Cela permet aux entreprises d’atteindre l’objectif fixé qui est de développer leur activité professionnelle.
Les futurs apprenants devraient aussi bénéficier des conseils d’experts dans le choix du stage à suivre. Ces derniers peuvent les orienter vers une formation qualifiante leur permettant d’obtenir une certification professionnelle.
Cibler la formation
Pérenniser l’efficacité du CFP en tant qu’outil de financement est indispensable. Pour cela, il faut faire en sorte que l’offre corresponde aux besoins de formation. Elle doit aussi être en adéquation avec les besoins en compétences du marché de l’emploi. Les entreprises et les organismes de formation professionnelle doivent donc collaborer étroitement.
Faire évoluer le CPF
Pour développer le marché de la formation professionnelle et satisfaire les bénéficiaires, faire évoluer le CFP est nécessaire. Les usagers devraient pouvoir accéder à une large variété de financeurs publics et privés.
Le but est de réduire leur reste à charge en leur permettant de profiter d’un complément de financement. Les stagiaires seront ainsi plus enclins à suivre une nouvelle formation, ce qui leur permettra d’avoir une belle carrière.
Miser sur l’apprentissage par petits groupes
Il faut favoriser l’apprentissage en ligne par petits groupes dans l’avenir. L’idée est de rendre les apprenants plus responsables afin de prévenir le risque d’abandon. Le sentiment d’appartenir à une communauté pourrait les inciter à maintenir leur engagement à se former.
Favoriser l’éducation permanente
Les organismes de formation devraient tenir compte de l’évolution permanente dans le monde du travail. Ils sont tenus d’accompagner les salariés dans leur désir de développer leurs carrières.
Pour cela, encourager la mise en place de formation entreprises est une bonne solution. Les parcours devraient être flexibles et adaptés aux besoins de chaque individu. Il faut encourager le suivi de formation tout au long de la vie professionnelle.
Les propositions du gouvernement
Le ministère du Travail propose de réunir tous les acteurs concernés. Ils incluent les organismes de formation, les entreprises et les partenaires sociaux. L’objet de la rencontre est de fixer les objectifs et les stratégies pour les atteindre. Le ministère du travail suggère également que toutes les formations soient certifiantes.
Le gouvernement mise sur l’élaboration d’une trajectoire pluriannuelle pour anticiper les tendances de formations professionnelles. Il faut maintenir l’équilibre au niveau du financement des stages. Il suggère aussi l’extension de la gestion du parcours professionnel aux entreprises de 50 à 299 salariés.