Qu’on soit enthousiaste ou réticent(e) face à l’intelligence artificielle, il faut le reconnaître. Les algorithmes, les générateurs de textes ou d’images… ont récemment fait un bond en avant exceptionnel.

ChatGPT , MidJourney et leurs compères ont déjà provoqué de nombreux bouleversements sur le marché du travail et au sein de la société. Qu’en est-il de leur impact sur l’enseignement et l’apprentissage ?

Il est encore trop tôt pour faire un bilan complet et détaillé. Mais il est déjà possible (et passionnant) de mesurer certaines tendances. Certaines préoccupations, aussi. 

En tant que spécialistes de la formation en ligne, nous ne cessons de réfléchir à la question et de nous renseigner. Voici nos constatations, environ une année après l’arrivée de ChatGPT.

Entre réjouissances et rejets : l’intelligence artificielle fait débat

Au fil des avancées technologiques, l’histoire se répète. Malgré quelques tentatives d’anticipation, la société se laisse globalement surprendre par les changements de paradigmes. 

Avant l’hiver 2022-2023, certains médias laissaient envisager un progrès significatif et imminent de l’intelligence artificielle. Mais peu de journalistes ou d’influenceurs évoquaient un virage aussi soudain (notons qu’Edusign a tout de même eu « du flair », comme vous pouvez le voir ici !).

Face à l’évidence, certains se sont émerveillés. D’autres ont immédiatement craint des débordements incontrôlables. Encore aujourd’hui, le débat reste brûlant. 

L’intelligence artificielle en formation : des réactions variées

En ce qui concerne le domaine de la formation et de l’apprentissage, on a pu observer plusieurs types d’accueil.

  • Le rejet : certaines écoles, certaines institutions (ou des membres spécifiques de leur personnel) ont préféré bannir l’utilisation de l’intelligence artificielle, comme on l’apprenait dans cet article. En l’occurrence, les détracteurs (particulièrement les professeurs, donc) assimilent l’emploi de ChatGPT à du plagiat ; à de la triche, tout simplement. 
  • L’acceptation : D’autres ont fait preuve d’une plus grande modération, cherchant une solution intermédiaire. Selon ces professionnels, l’utilisation de l’IA doit être supervisée par les formatrices et formateurs. Les apprenant(e)s reçoivent des consignes pour utiliser intelligemment les logiciels concernés, comme un outil d’apprentissage.
  • L’assimilation : Finalement, une partie des organismes de formation et de leurs éléments ont décidé d’embrasser totalement cette révolution technologique. Dès les premiers mois, ils ont intégré l’intelligence artificielle à leurs modules d’apprentissage.

Quelle que soit la catégorie à laquelle on appartient, une chose reste certaine : le changement est là. Et il se manifeste de plusieurs manières.


Tout le monde n’a pas le sourire face au jeu des prompts et des listes toutes faites. L’écrivain Eric Sadin s’est montré particulièrement critique lors d’une intervention à la RTS (Radio-Télévision Suisse Romande). 

Selon lui, c’est bien simple : l’intelligence artificielle est une menace pour l’humanité. Il ne souhaite pas une intégration de cette technologie à nos habitudes… mais une interdiction

ChatGPT sonnerait-il le glas de notre civilisation ? Cette conception semble un peu excessive. Pour autant, c’est ce que présage l’auteur ; vous en apprendrez davantage sur cette page

Comment l’IA change-t-elle l’organisation et le suivi des cours ?

Pour mesurer l’impact de l’intelligence sur la formation et l’apprentissage, on peut justement observer le phénomène sous l’angle des formateurs d’abord, puis sous celui des formés

En ce qui concerne les formés (apprenants, étudiants, élèves)…

  • Leur volonté de s’impliquer dans l’exécution d’une tâche est plus que jamais mise à l’épreuve. Particulièrement à domicile. Dans la construction et l’assimilation de leurs savoirs, ils se retrouvent à la croisée des chemins.

    Il s’agit de se poser des questions comme : « Vais-je laisser le robot réfléchir et écrire à ma place ? » ou « Suis-je prêt(e) à livrer un texte entièrement pris en charge par ChatGPT ? ».

    Ces dilemmes moraux ne sont pas nouveaux. Wikipédia les provoque depuis plusieurs années. Les cas de plagiat existaient même avant Internet. Mais les intelligences artificielles nouvelle génération rendent la « délégation » encore plus accessible.
  • Dans un registre plus positif, ils gagnent en productivité. À condition de considérer l’intelligence artificielle comme un outil, ils ont la possibilité d’en arriver plus vite à l’essentiel. Le compagnon virtuel va leur suggérer des idées, des pistes susceptibles de les « débloquer ». 

En ce qui concerne les formateurs… 

  • À plusieurs degrés, y compris au niveau universitaire, les enseignant(e)s doivent redoubler de vigilance. Ils ne peuvent plus uniquement compter sur les logiciels anti-plagiat, même si certains permettent déjà de détecter (imparfaitement) l’utilisation de l’intelligence artificielle.

    Les « devoirs sur table » ou leurs équivalents à destination des adultes deviennent alors un refuge. La présence en salle de classe (ou la surveillance vidéo pendant le distanciel) réduit les risques de désinvestissement.
  • Il y a aussi des aspects positifs : les plus favorables aux modèles de traitement du langage et aux IA génératives en profitent pour accélérer la préparation de leurs cours, et faire évoluer leur approche pédagogique. Serait-ce une solution pour consacrer plus de temps aux questions et aux attentes des étudiant(e)s 

Apprendre et enseigner : faire avec ou malgré l’IA ?  

Chez Edusign, nous comprenons les inquiétudes liées à l’intelligence artificielle. Il ne faudrait pas que ces programmes renforcent la paresse et nuisent au développement des talents.

Pour autant, nous sommes convaincus que ces nouveaux assistants peuvent devenir et rester une vraie plus-value dans le cadre des formations.

Nous en parlions notamment ici, valorisant les possibilités de personnalisation associées à l’IA

Le plus important, c’est de donner du sens aux contenus. Mais surtout d’établir un lien solide, évident entre la matière enseignée et l’univers, la personnalité des apprenant(e)s. 

Idéalement, un(e) élève ne devrait jamais écrire dans le seul but de « faire valider ». L’essence-même d’une formation revient à… former. Construire. Modeler. 

L’intelligence artificielle fait partie des nombreux instruments à déployer et utiliser sur le chemin de son développement.